Contexte

El paso del Ebro (ou El Ejército del Ebro

ou ¡Ay, Carmela!) est un chant composé à l'origine en 1808 contre l'envahisseur français pendant la Guerre d'indépendance espagnole et réactualisé par les soldats républicains pendant la guerre civile.

Le chant de 1808 ne peut être qualifié ni d'anarchiste ni de révolutionnaire. C'est un chant de résistance : Après la reddition de Madrid en 1808, les Espagnols firent aux Français une guerre de rochers, de buissons, d'embuscades : une guerilla, à laquelle les troupes de Napoléon ne purent à la longue résister. Des petits groupes de résistants embusqués ne cessaient de harceler l'envahisseur, pourtant venu en promettant de mette à bas la féodalité et l’absolutisme espagnols. De reculade en reculade, les Français durent admettre leur défaite et en 1813 ce fut le retour de l’ancien roi d’Espagne, Ferdinand VII.

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"Les combattants de la guerre civile espagnole ont beaucoup chanté. Qu’ils soient républicains ou nationalistes, miliciens ou phalangistes, communistes ou franquistes, les acteurs de ce que l’on peut considérer aujourd’hui à juste titre comme l’un des plus atroces conflits du XX° siècle ont saisi tout le parti idéologique qu’il y avait à tirer de chansons bien écrites, populaires, reprises d’une seule voix à l’instant de la bataille comme pour mieux éprouver la cohésion des troupes et dévoiler aux regard de l’adversaire la force de sa détermination. Des chansons où chacun des deux camps porte témoignage d’un engagement politique, d’une vision de la guerre qui n’est pas celle du soldat d’en face, d’une société idéalisée pour laquelle on accepte finalement de mourir." extrait d'analyse tiré du site http://www.clg-virebelle.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article1071

 

 

La Bataille de l'Ebre : quelques éléments historiques

« Malheureusement, la vieille chanson des guérilleros espagnols, composée en 1808 dans la lutte contre Napoléon Ier et actualisée 130 années plus tard par les soldats républicains pendant la Guerre Civile espagnole (1936-1939) pêchait d’un optimisme exagéré. La Bataille de l’Ebre, qui a duré 114 jours, l’une des plus longues de l’histoire, s’est soldée par 100.000 morts des deux camps et a laissé littéralement exsangue l’armée populaire qui menait alors sa dernière offensive. Cet événement épique fut en effet la dernière tentative de la République pour freiner l’avance des armées de la coalition de droite dirigée par Franco qui s’était soulevée deux ans plus tôt, le 17 juillet 1936.

 

La Bataille de l’Ebre de juillet 1938 avait connu son prologue un mois plus tôt lorsque, le 23 juin, les troupes franquistes parvenaient à prendre Castellon de la Plana, dans la région de Valence. Avec cette prise, elles obtenaient une victoire décisive: couper le territoire républicain en deux avec d’un côté la Catalogne et de l’autre les territoires sous le contrôle de Madrid. Séparant ces deux parties et traçant la nouvelle ligne de front courait l’immense fleuve de l’Ebre.

 

De plus, à partir de leur nouvelle position conquise, l’armée franquiste pouvait raisonnablement espérer prendre Valence elle-même, la troisième grande ville qui était encore aux mains des autorités légales du Front Populaire. C’est à ce moment que les Républicains ont commencé à échafauder les plans d’une contre-offensive destinée à changer le cours des événements. Et c’est ainsi que, comme le dit la chanson, «L’Armée de l’Ebre, une nuit, a traversé le fleuve. »

 

Ce fut à 00h15 le 25 juillet 1938. Quelques 80.000 soldats, sans beaucoup de logistique, aux ordres du général Juan Modesto, appuyés par une centaine d’avions de chasse d’origine soviétique et à bord d’embarcations de tous types, ont traversé l’Ebre en trois points distincts sur un front de 65 Km donnant ainsi le coup d’envoi d’une des plus importantes batailles de l’histoire.

 

Au nord se trouvaient les troupes de la 42e Division qui sont parvenues à progresser jusqu’au premier août, jour où débuta une violent une contre-attaque fasciste qui obligea 3.500 républicains à retraverser le fleuve en sens inverse le 6 août. Au sud, les franquistes ont résisté avec succès dès le début, forçant les républicains à se replier.

 

Le grand succès de la phase initiale de l’offensive des troupes républicaines s’est donc seulement produit dans la zone centrale du front. En deux jours à peine, elles allaient effectuer une percée de 50 Km en territoire ennemi, à prendre 7 agglomérations et furent à deux doigts d’en libérer trois autres. Dans l’une de ces dernières, Gandesa, les franquistes ont lancé une grande contre-attaque appuyée par l’aviation allemande envoyée par Hitler. Cette contre-attaque provoqua un dramatique repli, rendu encore plus difficile par la rupture des écluses du fleuve provoquant l’inondation de plusieurs secteurs du front. L’offensive républicaine était stoppée, une dure lutte pour maintenir les positions occupées commençait.

 

A plusieurs endroits, il y eut des combats féroces se prolongeant sur plusieurs journées. Le 10 août débuta l’un d’eux à Pinell de Brai où les Républicains, aux ordres du général Enrique Lister (qui participa par la suite à d’importantes batailles de la Seconde guerre mondiale, dont Stalingrad), ont lutté sans arrêt pendant 5 jours jusqu’à épuisement mutuel. Le 19 août, une nouvelle contre-attaque franquiste était brisée mais, avec de nouvelles réserves, ils revinrent à la charge le 20 et parvinrent finalement à leur objectif. A partir de ce moment et jusqu’en septembre et octobre, les combats se sont alors concentrés autour de Gandesa, Villalba de los Arcos et Corbera d’Ebre. Les Républicains résistaient de pied ferme malgré une artillerie franquiste et une aviation nazie allemande qui leur déversait des milliers de tonnes de bombes.

 

Ce fut le 15 novembre seulement, près de 4 mois après le succès initial de la percée qui donna naissance à l’optimiste « Ay Carmela! » que les derniers restes de la XVe Armée Républicaine ont retraversé définitivement l’Ebre en sens inverse à celui du 25 juillet. La suite des événements ne fut plus qu’une longue et pénible retraite vers Barcelone et Madrid jusqu’à la défaite finale. Mais l’héroïsme de l’Armée de l’Ebre est resté à tout jamais gravé dans les annales. Personne ne pensait, à ce moment là, après deux épuisantes années de guerre, que la République pouvait encore tenter un semblable effort face à l’ancienne armée espagnole insurgée, aux troupes italiennes envoyées par Mussolini et à la puissante aviation hitlérienne. La Bataille de l’Ebre fut le Chant du Cygne d’une lutte épique.

 

Aujourd’hui, 65 ans après les faits, plusieurs survivants républicains de la Bataille, parfois nonagénaires, se sont rassemblés à Corbera d’Ebre, un village du sud de la Catalogne qui est resté en ruine depuis l’époque, pour commémorer leur épopée.

 

On a pu y voir les vieux combattants des Brigades Internationales; les italiens de la Brigade « Garibaldi »; les étasuniens de la Brigade « Abraham Lincoln »; les britanniques de la « Connoly Column »; les français de la Brigade « Marseillaise », de toutes les nationalités encore qui furent regroupés dans la XVe Brigade Internationale. C’est là que Lise London, brigadiste de 86 ans, attendait des hommes et des femmes tels que René Landrieux, Georges Sossenko, Theo Francos, Lola González, Jorge Pasha, Kosta Grecos… et tant d’autres qui ne viendront plus.

 

D’après un article de Fernando Del Corro (Rébellion) / tiré du site http://oscarespagne.wordpress.com/2006/11/27/la-bataille-de-lebre/

 

 

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Carnet du Cri du Choeur 2020
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